Bonjour Roland #9 : comme un air d’US Open…

Drôle de journée à Roland-Garros ce lundi. Si celle-ci a évidemment été perturbée par la pluie qui est tombée une bonne partie de l’après-midi Porte d’Auteuil, elle a donné lieu à quelques clins d’œil du destin. En effet, Novak Djokovic a réveillé les mauvais souvenirs de Flushing en envoyant une balle sur un juge de ligne lors de son huitième. Par ailleurs, Stefanos Tsitsipas et Andrey Rublev vont se retrouver en quarts de finale, dix jours après leur finale à Hambourg. Sur une note plus triste, c’est fini pour les Français dans ce Roland-Garros. Fiona Ferro n’a pu tenir la distance contre Sofia Kenin.

DJOKOVIC ET LES JUGES DE LIGNE, C’EST DÉCIDÉMENT COMPLIQUÉ !

Il y a un mois déjà, Novak Djokovic était disqualifié de l’US Open à la surprise générale après avoir involontairement catapulté une balle sur une juge de ligne pour évacuer sa frustration. Contre toute attente, le Serbe a bien failli revivre la même mésaventure à Roland-Garros. Heureusement pour le «Djoker», les choses se sont mieux terminées à Paris qu’à New York. Et pour cause, il ne s’agissait pas cette fois d’un geste d’humeur, mais d’un malheureux fait de jeu. En effet, Djokovic a touché un juge de ligne avec une balle boisée sur un retour de service. «C’était un déjà-vu assez perturbant», concèdera le Serbe après son match contre Karen Khachanov, son premier vrai test du tournoi passé avec succès.

Ce nouvel incident intervient 48 heures après que le n°1 mondial a remis en cause l’utilité des juges de ligne sur le court. Aux yeux du Serbe, il serait tout à fait possible de s’en passer en raison des avancées technologiques, à commencer par le Hawk-Eye. «La technologie est tellement avancée à l’heure actuelle que je ne vois pas pourquoi on devrait se reposer sur des juges de ligne sur le court», avait-il notamment déclaré. Avant d’en remettre une couche : «Il n’y a pas de raison de conserver les juges de ligne. Les ramasseurs de balles, OK, mais les juges de ligne, je ne vois pas pourquoi. Peut-être pouvez-vous me dire s’il y a une raison pour laquelle on doit les garder, mis à part la tradition de ce sport ?»

Pour l’heure, Novak Djokovic devra continuer à composer avec les juges de ligne sur le court pendant quelques temps. Lors de son quart de finale, le spectre de l’US Open planera au-dessus du court Philippe-Chatrier puisqu’il jouera contre Pablo Carreño Busta, celui qu’il affrontait à Flushing Meadows lorsqu’il a été disqualifié. Auteur d’un très bon début de rencontre contre le Serbe à New York, l’Espagnol, qui n’a laissé aucune chance ce lundi à la révélation allemande Daniel Altmaier, tentera de prouver mercredi qu’il peut battre Djokovic à la régulière, sans histoire de disqualification. A moins que…

FERRO, DERNIER ESPOIR TRICOLORE ENVOLÉ

Après avoir rêvé devant le match d’Hugo Gaston contre Dominic Thiem, la France espérait revivre de belles émotions avec Fiona Ferro, opposée à l’Américaine Sofia Kenin. Malheureusement, le rêve n’aura duré qu’un set pour la Tricolore. Breakée d’entrée, elle a aligné six jeux consécutifs pour remporter la première manche. On se disait alors que Ferro, dernière chance française Porte d’Auteuil, était en route pour l’exploit… Mais après un débreak dès l’entame de la deuxième manche, la Française, émoussée physiquement, s’est écroulée.

Après deux batailles en trois sets, la troisième a été celle de trop. Surtout qu’en plus d’accuser une baisse de régime, elle a vu Kenin, lauréate de l’Open d’Australie en début d’année, monter en puissance. Très offensive, et usant d’amorties pour fatiguer son adversaire, l’Américaine s’est facilement détachée dans le deuxième set, avant de ne concéder qu’un jeu à Ferro, au bout du rouleau, dans la dernière manche. Aucun représentant du tennis tricolore ne verra donc les quarts de finale.

Logiquement, Sofia Kenin, 6ème mondiale, poursuit sa route sur la terre battue parisienne. Mais Fiona Ferro a réalisé un beau parcours Porte d’Auteuil, qui va lui permettre de devenir la n°1 française à l’issue de la quinzaine. Cela vient récompenser sa collaboration avec Emmanuel Planque, celui qui a fait éclore Lucas Pouille. Le coach de la Française doit encore se demander pourquoi le papa et entraîneur de Sofia Kenin a décidé de s’asseoir à côté de lui au cours de la rencontre… Une curiosité de plus dans ce Roland qui ne ressemble en rien aux précédentes éditions.

LES RETROUVAILLES

Stefanos Tsitsipas et Andrey Rublev vont se retrouver. En effet, le Grec et le Russe ont composté leur billet pour les quarts de finale et pourront à nouveau se mesurer l’un à l’autre mercredi, dix jours seulement après leur finale à Hambourg qui avait tourné à l’avantage du Russe. Si les deux joueurs étaient passés près de la correctionnelle pour leur entrée en lice dans le Grand Chelem parisien, chacun remontant un handicap de deux sets à rien pour rallier le deuxième tour, ils ont depuis monté en puissance au fil des matches.

Depuis leurs déboires du premier tour, c’est Stefanos Tsitsipas qui est le plus impressionnant. Auteur de succès expéditifs contre Cuevas puis Bedene (sur abandon), le Grec s’est montré très solide pour écarter Grigor Dimitrov dans un duel de revers à une main qui a manqué d’un peu de suspense et de folie pour devenir une rencontre au sommet. Cependant, l’opposition entre deux joueurs agréables à regarder a été très plaisante à suivre, notamment dans un deuxième set de très belle facture qui a bien failli tomber dans l’escarcelle de Dimitrov. Le Bulgare a même eu deux balles de set dans le jeu décisif de cette deuxième manche, mais Tsitsipas est finalement parvenu à s’en sortir (11-9 dans le tie-break) pour s’épargner une rencontre à rallonge, potentiellement épique. Mais le Grec a déjà donné dans le registre dramatique l’an passé contre Stan Wawrinka. Cette fois, il a plié son huitième de finale en trois sets pour s’ouvrir les portes des quarts.

Il jouera donc pour une place dans le dernier carré contre Andrey Rublev, qui ne connaît pas un parcours facile Porte d’Auteuil. Après avoir eu toutes les peines du monde pour écarter Sam Querrey au premier tour, le Russe a perdu un set contre Alejandro Davidovich Fokina au deuxième tour avant une accalmie au troisième tour, avec une victoire facile face à Kevin Anderson. Lors de son huitième, les choses ont été une nouvelle fois compliquées contre un Marton Fucsovics très accrocheur, qui a sorti Daniil Medvedev au premier tour.

Le Hongrois a en effet posé bien des problèmes au Russe en étant tout proche de mener deux manches à rien. Mais dos au mur, Rublev a été solide mentalement pour s’éviter un marathon en cinq sets. D’abord en alignant quatre jeux de suite pour revenir à un set partout, puis en remontant un break de retard dans la troisième manche, avant de sauver trois balles de set dans la quatrième, finalement bouclée au tie-break. Face à Stefanos Tsitsipas, il faudra être plus régulier pour s’en sortir. Le vainqueur du duel entre le Grec et le Russe aura de fortes chances de défier Novak Djokovic aux portes de la finale…

KVITOVA REPREND LE QUART

Depuis 2012 et une demi-finale perdue contre Maria Sharapova, Petra Kvitova n’avait plus atteint le «Last Eight» à Roland-Garros. L’attente est désormais terminée avec une victoire en deux sets contre la Chinoise Shuai Zhang lors de son huitième de finale. Depuis le début de la quinzaine, la Tchèque n’a toujours pas perdu le moindre set.

Pour atteindre le dernier carré, elle affrontera une adversaire largement à sa portée, à savoir l’Allemande Laura Siegemund, qui avait écarté Kristina Mladenovic à l’issue d’un premier tour polémique marqué par une erreur d’arbitrage. Pour Petra Kvitova, victime d’une agression au couteau en décembre 2016 qui avait failli stopper sa carrière, une victoire à Roland-Garros aurait forcément une saveur particulière…

QUAND ÇA NE VEUT PAS…

Ons Jabeur et Danielle Collins ont attendu toute la journée leur tour dans les vestiaires de Roland-Garros. En raison de la pluie, leur huitième de finale a été repoussé de plusieurs heures… Jusqu’à ce que la pluie cesse enfin pour leur permettre de jouer sur le court Suzanne-Lenglen. Mais la rencontre n’a finalement pas débuté, la pluie ayant fait son retour pendant l’échauffement des deux joueuses…

Jabeur et Collins pourront finalement en découdre mardi matin sur le court Philippe-Chatrier, qui est lui doté d’un toit. Si la rencontre ira forcément à son terme mardi, elle pose un problème d’équité sportive. En effet, la gagnante affrontera Sofia Kenin, qui se repose tranquillement depuis ce lundi soir…