Cela fait seulement quatre jours que l’US Open a débuté, mais il paraît déjà trop long aux yeux des Français. Après le test positif au coronavirus de Benoît Paire, les joueurs qui ont été en contact rapproché avec l’Avignonnais traversent une période difficile, dans laquelle leurs faits et gestes sont étroitement surveillés. Dans ce contexte, une seule chose les obsède : partir. Mais ce ne sera pas pour tout de suite…
L’HISTOIRE SANS FIN
Il y aura bien au moins cinq Français en deuxième semaine à l’US Open. Mais pas pour les bonnes raisons… Et pour cause, Adrian Mannarino, Richard Gasquet, Grégoire Barrère, Édouard Roger-Vasselin et Kristina Mladenovic n’ont pas le droit de quitter New York avant le 12 septembre. Leur crime ? Avoir participé à une partie de cartes lors du Masters 1000 de Cincinnati avec Benoît Paire, testé positif au coronavirus le week-end dernier. S’ils ont pour leur part étaient constamment testés négatifs au Covid-19 depuis, ils sont cependant soumis à un régime très strict qui ne leur offre que très peu de libertés. Quasiment coupés du monde, ils ne peuvent quitter leur chambre d’hôtel que pour aller s’entraîner et participer au tournoi, avec l’interdiction de prendre l’ascenseur ou d’accéder aux espaces communs comme les vestiaires.
Dans ce contexte, les Bleus concernés par ce traitement spécial espéraient pouvoir quitter les États-Unis dès la fin de leurs parcours respectifs à Flushing Meadows pour préparer Roland-Garros, qui débute dans trois semaines. Après sa défaite au deuxième tour de l’US Open contre Alex De Minaur, Richard Gasquet n’avait pas caché son souhait de rentrer en France le plus vite possible. «Le vol d’Air France ce soir, disons que j’aimerais bien le prendre. Mais ce n’est pas moi qui décide», avait déclaré le Français à l’issue de son match. Et en effet, ce n’est pas lui qui a décidé, les autorités américaines ayant donc choisi de retenir les Bleus sur le territoire américain jusqu’au 11 septembre inclus. De quoi remettre en question la participation de certains joueurs, comme Gasquet et Barrère, aux qualifications du Masters 1000 de Rome qui débutent le 12 septembre, soit le jour où ils pourront enfin s’envoler vers l’Europe… D’ici là, il faudra prendre son mal en patience… et éviter les parties de cartes.
LE TACLE
Parmi les joueurs français concernés par cette «bulle dans la bulle», Kristina Mladenovic est celle qui paraît visiblement la plus traumatisée par sa surveillance permanente de ses faits et gestes. A l’issue de son élimination rocambolesque au deuxième tour de l’US Open (elle menait 6-1, 5-1, et s’était procurée quatre balles de match avant d’encaisser un 6-0 dans le troisième set), la Française avait craqué et dénoncer un traitement «abominable». «J’ai l’impression que l’on est des prisonniers, des criminels», avait-elle notamment lancé.
Visiblement, cette sortie n’a pas été du tout du goût d’Andy Roddick qui ne s’est pas privé pour recadrer Kristina Mladenovic. «Les prisonniers/criminels n’ont pas l’opportunité de jouer un match du deuxième tour pour un prize-money à six chiffres. Si les joueurs et les fans peuvent profiter de l’US Open, c’est grâce aux protocoles sanitaires. Ce point de vue manque sérieusement de hauteur», a écrit le vainqueur de l’US Open 2003 sur Twitter.
Joli tacle les deux pieds décollés de l’Américain.
Prisoners/criminals don’t get a chance to play sport/2nd rounds for 6 figures in prize money. Safety protocols are the only reason there’s the chance for players/fans to enjoy the Open. Unfortunately perspective is seriously lacking w this take. https://t.co/RFWvEkt0Ia
— andyroddick (@andyroddick) September 3, 2020
Roddick a sûrement davantage apprécié les propos d’Adrian Mannarino, radicalement différents de ceux de Mladenovic. «J’ai l’impression de pouvoir défendre mes chances à 100%. Le tournoi a été très réactif, a su faire les efforts pour mettre quelque chose en place, pour qu’on puisse jouer et qu’on soit en position de défendre nos chances», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Ce sont des mesures strictes mais il faut aussi se rendre compte qu’il y a un virus qui circule en ce moment et c’est notre devoir à tous de faire au mieux pour le stopper.»
Mannarino Président ?
LA PERFORMANCE
La Bulgare Tsvetana Pironkova n’avait plus évolué sur le circuit professionnel depuis Wimbledon 2017. Trois ans plus tard, elle a décidé de reprendre sa raquette, et avec succès. Devenue durant cette pause maman d’un petit garçon, Pironkova vit un rêve éveillée à Flushing Meadows. Après avoir sorti la Russe Liudmila Samsonova, 120ème mondiale, au premier tour, la Bulgare a fait encore plus fort au deuxième en créant la sensation avec une victoire prestigieuse contre Garbiñe Muguruza, 16ème au classement WTA, et en deux sets s’il vous plaît (7-5, 6-3). Au troisième tour, elle affrontera la Croate Donna Vekic. La rencontre s’annonce difficile sur le papier… Ça tombe bien, elle se fait un plaisir à déjouer les pronostics à New York.
Tsvetana Pironkova n’est pas la seule maman à performer à l’US Open. En effet, Serena Williams et Victoria Azarenka sont également qualifiées pour le troisième tour. Dix ans après la victoire de la dernière maman à l’US Open, à savoir Kim Clijsters, une des trois parviendra-t-elle à soulever le trophée samedi 12 septembre ? On a bien envie de mettre un billet sur cette hypothèse…
LA SURPRISE
Il flottait une odeur de sirop d’érable sur le Louis-Armstrong Stadium ce jeudi à Flushing Meadows… Et pour cause, Milos Raonic croisait le fer avec son compatriote Vasek Pospisil. Et contre toute attente, c’est le moins bien classé des deux Canadiens qui s’est imposé, et avec la manière. Pospisil a sorti Raonic en quatre sets durant lesquels il n’a concédé aucun break. Malgré ses 29 aces de son côté, Milos Raonic a été lâché par sa seconde balle (45% de réussite) et a commis 35 fautes directes. Sacrée désillusion pour ce dernier alors qu’il était en grande forme. Milos Raonic sortait en effet d’une finale où il n’est passé loin de la victoire contre Novak Djokovic lors du Masters 1000 de Cincinnati la semaine passée. Quant à Vasek Pospisil, il a démontré qu’il était bien plus que le «syndicaliste» du circuit…
LE PORTRAIT CULINAIRE
Pour tenir la longueur lors de vos nuits blanches devant l’US Open, j’imagine que vous avez constitué un stock XXL de café. Sage décision, mais pourquoi pas ajouter des pancakes pour savourer davantage vos night sessions ? Si vous aimez mettre la main à la pâte, vous pouvez toujours essayer de faire comme à Flushing Meadows, où l’on fait des pancakes comme nulle part ailleurs… Illustration avec ce pancake à l’effigie de Grigor Dimitrov. Si la technique est bluffante, on peut toujours douter de la ressemblance avec le joueur bulgare… Certains internautes y ont d’ailleurs plutôt vu une représentation de Cristiano Ronaldo. Mais on dirait surtout Bernard Tomic ou Jamie Murray, non ? Le débat est ouvert ! En attendant, ce pancake n’a pas porté chance à Dimitrov qui a pris la porte dès le deuxième tour de cet US Open, après une défaite en cinq sets contre le Hongrois Marton Fucsovics. Le coup est rude pour le Bulgare, demi-finaliste de l’édition 2019, lors de laquelle il avait notamment sorti Roger Federer.
Recognize that jawline? 😏
Meet @GrigorDimitrov in 🥞 form. pic.twitter.com/yfXL4n5RaZ
— US Open Tennis (@usopen) September 3, 2020
BONUS
Demi-finaliste à l’US Open l’an passé, Matteo Berrettini se sent décidément très bien à New York. L’Italien l’a montré une fois de plus ce jeudi lors de son match du deuxième tour contre le Français Ugo Humbert. Dans le troisième set, il a ainsi l’un des plus beaux points du tournoi en glissant un coup droit exceptionnel en bout de course qui a contourné le filet pour revenir à l’intérieur du terrain sous les yeux dépités du Tricolore.
A savourer sans modération…